“Données” de la recherche, les mal-nommées | URFIST Info

“Données” de la recherche, les mal-nommées | URFIST Info

L’accès aux données de la recherche fait partie des dossiers d’actualité des bibliothèques universitaires françaises. A ce stade, la question est posée de manière générale ; et avec un effet positif : rappeler que globalement, la collectivité doit se soucier de garantir l’accessibilité aux productions intellectuelles de l’activité publique, et notamment de la recherche publique. Pour les publications, la question de l’accès n’a pas été posée d’emblée, et la communauté scientifique se trouve aujourd’hui dans l’impasse où l’a conduite l’emballement d’une machine commerciale folle : une partie des établissements dans lesquels travaillent les chercheurs n’a pas ou plus les moyens de se payer certaines revues, et l’autre partie se les paye en renonçant à d’autres achats qui contribuaient pourtant à maintenir une diversité éditoriale. Tous les maillons de la chaîne de diffusion des savoirs  y ont pris, souvent inconsciemment, une petite (ou grande) part : les auteurs, les éditeurs, les lecteurs, les relecteurs, les acheteurs, les vendeurs, les médiateurs, les financeurs… Et c’est bien parce que cette faillite est celle d’un système et non d’individus que l’open access peine à renverser la vapeur. Pour cette raison, même si les données de la recherche font figure de cerise sur le gâteau quand on a déjà du mal à généraliser le dépôt dans les archives ouvertes, il est quand même réjouissant d’entendre énoncé l’impératif d’accès aux données, et on peut espérer (suis-je naïve ?) que le mécanisme de publication dont nous subissons les effets pervers ne se réenclenche pas pour d’autres objets. Tout l’enjeu est de préserver le caractère public des données de la recherche publique, et d’éviter la privatisation de leur diffusion (...)

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