C’est sur une roche argileuse de l’Est de la France vieille de 160
millions d’années que compte la France pour sécuriser pendant des
millénaires le stockage souterrain des déchets radioactifs les plus
dangereux, produits en seulement quelques décennies. Sur le site de
Bure, où l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs
(Andra) est implantée depuis une quinzaine d’années, le temps semble
prendre une autre dimension. À l’échelle du temps de vie de certains
radionucléides, comme le chlore 36, dont la période radioactive – le
temps nécessaire pour que la radioactivité diminue de moitié – dépasse
300 000 ans, ou l’iode 129 (période de 16 millions d’années).