La publication par l'INSEE d'une comparaison du prix du train sur un panel de 250 relations en France a suscité de nombreux échos dans la presse et une réaction de la SNCF. Pour l'institut de statistique, la SNCF aurait augmenté le prix des billets de 13% entre 2021 et 2022. L'opérateur conteste la méthode et met en avant une baisse de 7% par rapport à 2019.
Tout est affaire de référence : l'INSEE compare l'évolution sur une seule année, alors que la SNCF met entre parenthèses les années 2020 et 2021 durant lesquelles le trafic a été considérablement bousculé par la pandémie. L'approche de la SNCF semble tout de même légitime, car le niveau de trafic au début de l'année 2021 était encore fortement impacté par les restrictions de déplacement. De ce fait, la demande étant faible, le prix moyen du billet avait tendance à baisser : c'est logique dans un scénario de yield management. Par conséquent, la comparaison 2022 / 2019 semble plus réaliste.
L'argumentaire de la SNCF intègre toutefois dans son évaluation l'effet des cartes de réduction mais aussi le développement de l'offre Ouigo, à grande vitesse ou sur le réseau classique. La comparaison devient donc un peu plus difficile.
Elle se corse encore un peu plus quand on intègre une analyse sur l'offre. La demande repart significativement à la hausse, plus rapidement que ne l'envisageaient les transporteurs et les observateurs du secteur. Dans un système tarifaire longue distance fondé sur le yield management, fatalement, cette pression de la demande entraîne une hausse des prix. La SNCF se réjouit d'ailleurs des excellents taux de remplissages sur ses services nationaux. Cependant, le niveau de service n'est toujours pas revenu au niveau nominal. Sur de nombreuses relations, le service exisant jusqu'en mars 2020 n'a pas été intégralement rétabli, ce qui dope artificiellement le taux de remplissage et entraîne mécaniquement une hausse des prix (du moins pour ceux qui ne réservent pas très en avance).
Exemple sur Paris - Bordeaux, qui doit en principe proposer 33 relations quotidiennes (en additionnant les directs et les trains avec arrêts intermédiaires) : on n'en compte actuellement 27, soit 23 InOui et 4 Ouigo. Simulation faite pour le mercredi 8 juin.
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